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Qu’est-ce qu’on mange au Québec?

Quel vaste sujet que celui de la Cuisine en général ! N’étant ni historienne, ni cuisinière, ni même Québécoise, je ne m’étais jamais posé la question de savoir ce qu’était réellement la cuisine québécoise. Cet article est le fruit de la rencontre de plusieurs repas dans des restaurants québécois, de mes 5 ans de vie au Québec, de recherches personnelles ainsi que de questions posées à mon entourage.

Sur la photo : des Queues de Castor – dessert décadent que l’on peut trouver à Québec, à Montréal et à Ottawa.

UN PEU D’HISTOIRE

La cuisine québécoise est considérée à juste titre comme très riche en calories. L’économie de la province, fondée essentiellement à l’origine sur la coupe du bois, tendait à promouvoir des métiers de forces physiques consommateurs d’énergie. Les 3 ingrédients principaux des recettes culinaires étaient : la viande de bœuf hachée, les carottes et les pommes de terre. La base de la cuisine québécoise, venue ainsi des régions agricoles plutôt que maritimes (sauf pour les gens chanceux qui vivaient dans les zones côtières telles que la Gaspésie ou les îles de la Madeleine), s’est développée grâce à son terroir, avec l’ajout progressif de différentes influences culinaires italiennes, chinoises, françaises et doucement multicontinentales.

À lire aussi : Mes dix expressions québécoises préféréesLe guide complet pour découvrir la ville de QuébecMes bonnes adresses. ♡

L’ÉVOLUTION DE LA CUISINE QUÉBÉCOISE

Les gens aujourd’hui aspirent à manger mieux et cherchent à manger local. Les Chefs québécois de renommée se chargent dès lors de valoriser la cuisine de leur région et terroir tout en la faisant évoluer. L’un des premiers Chefs à avoir défendu avec ardeur les produits régionaux pour le développement d’une fine cuisine québécoise, fut Renaud Cyr, qui misa, entr’autre, sur la qualité des produits achetés et sur le lien direct avec les producteurs de sa Région et le cuisinier. Aujourd’hui, Martin Picard et Normand Laprise se sont affirmés en tant que deux piliers de la cuisine montréalaise.

La cuisine québécoise signe un retour tout en douceur vers ses origines et traditions, avec, par exemple le soin apporté à offrir une charcuterie retravaillée et raffinée.

TIM HORTONS ET SES COPAINS

Il m’est impossible d’omettre un fait marquant de mon arrivée ici : les chaînes de restaurants sont extrêmement nombreuses. Ce qui donne au Québec, en ce domaine, un aspect très “américanisé”. Dans presque chaque ville, il est possible de retrouver les mêmes enseignes : Tim Horton, Macdonald, Thaï Express, Domino’s, Burger King, PFK (alias KFC), Subway, etc. Un “oscar” à Tim Hortons, le fastfood made in Canada et le meilleur ami de la plupart des habitants du pays : cafés pas chers, beigne, timbits… Notons que les grandes villes offrent un éventail élargi de choix de restaurants et de cuisines du monde.

Et si, au premier regard furtif et superficiel d’un touriste pressé, il est simpliste de s’imaginer que la cuisine au Québec se résume à beaucoup de malbouffe, alors je suis heureuse et flattée de rédiger cet article afin de prouver que La Belle Province (vous avez compris la référence hein? Aha!) a une culture culinaire bien plus profonde et fascinante que ce que l’on peut imaginer.

LE TEMPS DES SUCRES

Qu’il est agréable d’entrer dans l’univers culinaire québécois au printemps, lors de la période des sucres ! Le temps des sucres est une période de 4 à 6 semaines qui s’étend de la mi-mars à la fin avril. Elle correspond à la mise en exploitation des érablières, moment où l’eau d’érable peut enfin être récoltée et concentrée par ébullition pour donner le fameux sirop d’érable.

C’est le moment idéal pour se réunir dans une érablière afin de découvrir et déguster tous les produits les plus typiques du Québec cuisinés pour la plupart avec du sirop d’érable : cretons, crêpes, fèves au lard, saucisses, soupe aux pois, oreilles de crisse ou la traditionnelle tire d’érable sur la neige, etc. Bref, vous l’avez compris, le printemps c’est le paradis du sirop d’érable.

Psst… Et saviez-vous que le Québec en fournit les 2/3 de la production mondiale ?

Crédit photo ici et ici.

LE BRUNCH, QUASI UNE RELIGION

Mais qu’est-ce que le brunch ? Le brunch est un petit déjeuner sucré ou salé, voire les deux, sous forme d’un bon repas. En confidence, c’est l’un des petits plaisirs de ma vie, l’une de mes “activités” préférées du week-end, ma gourmande découverte de l’Amérique du Nord. Il est impressionnant de voir le nombre de restaurants qui se sont spécialisés ici dans les brunchs, pour tous les goûts et toutes les bourses, alors qu’en France le brunch reste si souvent encore dispendieux !!!

LES CLASSIQUES DE LA CUISINE QUÉBÉCOISE

Le premier mot qui vient dans la bouche d’un touriste auquel on demande de citer un mets de la cuisine québécoise c’est : la poutine. On peut considérer que c’est le plat traditionnel du Québec composé de trois éléments : des frites, du fromage cheddar en grains qui fait “couic couic” sous la dent et d’une sauce brune. Un plat qui cale bien l’estomac par grands froids.

Mais, n’y a-t-il que cela à savourer au Québec ? Il y a plus que ça… Et restons dans la tradition en citant : 

La soupe aux pois

La soupe aux pois a été créée par les premiers habitants de la Nouvelle-France pour leur permettre vraiment de survivre à l’hiver. Ce plat est composé de pois jaunes entiers auxquels il est possible de rajouter oignons, carottes, céleri, herbes salées, ainsi que du lard.

Les fèves au Lard

Héritage des trappeurs, coureurs des bois, pionniers et paysans, les fèves au lard (communément appelées « bines », un dérivé du terme anglais bean) sont un classique du petit-déjeuner québécois.

Le pâté chinois

Il est considéré comme le plat national québécois. La légende dit que le mot “chinois” viendrait du fait qu’à la fin du 19e siècle les travailleurs de chemins de fer canadiens (ceux d’origine asiatique surtout) se nourrissaient principalement de bœuf haché, de pommes de terre et de maïs. Le pâté chinois est donc composé de pommes de terre en purée, de maïs et de boeuf haché superposées dans cet ordre. Le maïs est l’ingrédient qui permet de distinguer le pâté chinois du hachis parmentier.

Le Pouding chômeur

Ce mets a vu le jour lors de la Crise économique de 1929 en raison de sa simplicité, sa disponibilité et du bas prix des ingrédients qui le composent. C’est un classique de la cuisine québécoise : gâteau blanc fait de farine, de beurre, d’œufs et de lait, nappé d’un sirop à base d’eau et de cassonade qui se retrouve en dessous durant la cuisson. On l’accompagne de sirop d’érable.

OÙ GOÛTER AUX DÉLICES QUÉBÉCOIS ?

Passons aux choses sérieuses et à la question essentielle : mais où goûter à ces bons plats traditionnels, et découvrir tous les versants évolutifs actuels de l’art culinaire québécois ? Mes réponses, forcément un peu subjectives (n’ayant pas les qualités de jugement des “pros” du Michelin) orientent plutôt vers des restaurants qui valorisent la cuisine locale :

À Montréal

Bruncher : La Récolte Espace LocalRégine CaféLa Binerie

Souper / Dîner : Au pied de cochon Le Toqué!Joe BeefMontreal PlazaLa banquise Brasserie T!

À Québec

Bruncher / Souper / Dîner : Chez BoulayPied bleu Le Renard et la ChouetteLe Cloché PenchéLe Buffet de l’Antiquaire

& ailleurs au Québec

Edgard (Gatineau) – Le Mouton Noir (Baie St-Paul) – Café Bohème (Tadoussac)

Et en tant que Fille des Îles au Québec est-ce possible de pouvoir retrouver quelques saveurs de nos iles lointaines ?

La réponse est Oui tout du moins pour certains plats réunionnais. Car il est possible de trouver de bons produits au Québec tels que d’excellentes saucisses (si vous prioriser l’achat en charcuterie), de la morue desséchée dans les poissonneries, des sarcives dans les petites rôtisseries du quartier chinois de Montréal. Les grandes surfaces chinoises de Montréal Nord ou bien Longueuil vous permettent même de trouver choux de Chine, brèdes et autres ingrédients de nos plats insulaires.

Et si l’appétit vient en mangeant dit-on, j’ai soudain l’impression ce soir qu’il peut venir aussi en écrivant…

J’espère que cet article vous a plu. ♡

***

HistoiresExpatriées

Cet article participe au RDV #HistoiresExpatriées organisé par le blog L’occhio di Lucie. Le thème de ce mois-ci a été proposé par la marraine du mois de janvier, Perrine du blog Pensées Voyageuses.

Retrouvez aussi :

On my tree entre la Finlande et le Sri Lanka – L’Occhio di Lucie en italie – Toujours être ailleurs en Autriche – Maté & Colibris en Argentine – Les voyages de Camille au Vietnam – Frenchy nippon au Japon – Analepses vagabondes au Canada côté Ontario – Cups of English Tea vers les prairies canadiennes – La maudite française à Montréal – Lili’s road au Yukon – FoguEscale en Afrique – Une marmotte voyageuse en Angleterre – Evil from paradise aussi en Angeltterre & Hilo Rico au Costa Rica.*

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3 Petits mots

  • Reply
    VOLIA
    29 janvier 2019 at 09:45

    c’est SUPER ! j’ai …faim! merci Babey !

  • Reply
    [email protected]
    3 février 2019 at 12:39

    La toute première fois de ma vie que nous avons brancher, c’est au Québec avec des amis québécois à Sherbrooke. Un merveilleux souvenir . Nos filles avaient 13 et 16 ans (elles ont 35 et 38 😊) ma mère était avec nous. J’adore ton blog, continue 👏👏

    • Reply
      Terrisse de poche
      12 février 2019 at 21:25

      Je peux vraiment comprendre le fait que tu gardes un merveilleux souvenir des brunchs au Québec ! J’en suis fan ! 😍
      Merci pour ton petit message de soutien ! Ça m’fait très plaisir.
      À très vite ! xx

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