Comment fonctionne le système médical au Québec?

Après plus de 6 ans de vie au Québec et la survenue inhérente parfois de problèmes de santé, je souhaite vous épargner ces longues heures d’attentes, parfois inutiles, dans une salle d’attente pour se faire soigner. Et puisqu’il en est ainsi aujourd’hui, c’est donc en direct de la salle d’attente du CLSC Saint-Michel à Montréal que je commence à écrire cet article afin d’expliquer quelques bases utiles à ceux qui aimeraient comprendre comment fonctionne le système médical ici. Naturellement, ce ne sera qu’un survol, me contentant de vous dire ce que je connais. Par contre si vous avez des conseils ou une expérience plus pointue en ce domaine à partager, n’hésitez pas à laisser vos commentaires. 

La RAMQ et le coût de la santé 

Qu’est-ce que la RAMQ ? La RAMQ est la Régie d’Assurance Maladie du Québec, l’équivalent de notre fameuse Caisse Générale de Sécurité Sociale. Elle administre, comme elle, le régime d’Assurance Maladie au sens large.  En fonction de votre visa, vous pouvez être d’emblée éligible à la RAMQ. Tel est le cas par exemple des étudiants.

Lors de mes deux dernières années d’études, j’ai choisi de payer l’assurance maladie de l’université, l’assurance Desjardins, car tous les frais médicaux y étaient inclus : Médecins généralistes et spécialistes, médicaments, actes biologiques ou radiologiques, soins dentaires et ophtalmologiques, etc. Mais l’énorme difficulté avec ce type d’assurance était l’avance de frais obligatoire avec remboursement dans un deuxième temps. En sachant qu’un rendez-vous médical dans un CLSC (Centre Local de Services Communautaire) coûte 120 $ et qu’aux urgences cela s’élève jusqu’à 725 $… Honnêtement que de galères parfois pour trouver cette somme à avancer !!!

Par contre, une fois que vous avez obtenu le précieux sésame que constitue votre carte de RAMQ (équivalente de la Carte Vitale française), la santé est gratuite… à l’exception de certaines spécialités fort coûteuses telles que soins dentaires, ophtalmologie, chirurgie esthétique, etc. Les frais d’IRM, radiologie, échographie, biologie sont pris en charge sur orientation du Médecin traitant.

Le 811

De par expérience, je peux vous assurer que se faire soigner ici est très très compliqué. Alors afin de vous aider dans votre démarche médicale, à savoir comment vous orienter en fonction des symptômes que vous présentez, il existe un numéro : le 811 — info santé qui vous met en ligne avec une infirmière. Ce numéro vous sera d’une très grande aide, car la personne au bout du fil saura vous diriger dans vos démarches et vos questionnements. Ne vous affoler pas, l’infirmière vous conseillera où et comment prendre un rendez-vous, par contre, il faudra toujours compter quelques jours d’attentes. Si vous avez besoin d’être consulté de suite, il faut alors aller aux urgences.

Les médecins de famille

Au Québec, il y a une importante pénurie de médecins de famille, ce qui explique pourquoi il peut être si difficile parfois de se faire soigner. Un petit conseil ? Si vous comptez rester un temps indéterminé au Québec, mettez-vous d’emblée sur liste d’attente au guichet d’accès à un médecin de famille (en ligne ce Guichet se nomme GAMF). Certaines personnes dans certaines régions du Québec doivent attendre au moins 6 ans afin qu’un médecin de famille leur soit attribué. À Montréal, c’est 2 à 3 ans. Autre petit détail à savoir, l’orientation vers une consultation spécialisée doit être demandée par le Généraliste (quoiqu’il me semble qu’il en soit de même depuis quelques années en France). Seuls les Médecins ayant droit de prescription de médicaments, et même si vous savez déjà ce que vous récidivez la même pathologie, il faut prendre votre mal en patience et aller consulter.

Le sans rendez-vous 

Vous l’aurez compris, voir un médecin ici n’est pas une simple affaire. De par expérience, il m’arrive souvent d’attendre 8 à 9 h aux urgences afin de voir un médecin. Mais vu que c’est une consultation aux Urgences, il y a pas de suivi médical dans les suites. Il existe plusieurs solutions afin de pouvoir consulter un Médecin sans rendez-vous… mais première qualité indispensable : la patience. Et parfois lorsque vous voudrez consulter, vous n’aurez pas le choix d’aller voir un médecin qui se trouve à l’autre bout de Montréal. À savoir : que vous alliez dans une clinique ou bien aux urgences, avant de voir un médecin vous devez passer par l’étape triage c’est-à-dire rencontrer une infirmière qui prendra vous symptômes.

1. Appeler 811 Allo-santé. Vous aurez une infirmière au bout du fil qui saura vous conseiller : quoi faire et où aller ;
2. Vous connecter au site Rendez-vous Santé Québec ♡ afin de prendre un rendez-vous pour le lendemain ou bien dans les prochains jours. Je vous recommande ce site, car c’est sur celui-là que j’ai découvert une clinique vers Saint-Léonard avec des médecins a-do-ra-bles!
3. Vous connecter au site bonjour-santé la veille à 19 h “pile poile” afin de prendre un rendez-vous pour le lendemain (sauf que souvent, à 19 h 10,  il n’y a déjà plus de place et que ça ne fonctionne pas dans la majorité des cas) ;
4. Prendre son mal en patience et attendre aux urgences ;
5. Attendre à partir de 6 h 30 dans un CLSC qui accepte les personnes sans rendez-vous et qui ouvre à 8 h (Saint-Michel dans mon cas). Assurez-vous bien d’être vraiment dans les premièr(e)s à attendre même si vous devez patientez en hiver par  – 20° durant 1H30! 
6. Si vous prenez la décision d’aller aux urgences à Montréal, je vous recommande très fortement l’Hôpital Général Juif où j’ai eu un service efficace par un médecin et des infirmières agréables.

Les pharmacies 

Ici, les deux grosses pharmacies sont Jean Coutu ou Pharmaprix. Les pharmacies sont énoooormes et peuvent se confondre avec un supermarché. J’en avais déjà parlé un peu dans un précédent article. Il est possible de trouver presque TOUT : cosmétiques, boissons, nourriture, produits ménagers, parfois même La Poste Canada… avant de découvrir que c’est au fond du magasin que se cache la Pharmacie. Lorsque le médecin vous prescrit une ordonnance, vous allez donc à la pharmacie et là en général il faut prévoir une bonne vingtaine de minutes avant de recevoir vos médicaments. Ici, vous ne recevez pas la boite entière, mais le nombre exact de comprimés pour le temps défini… ce qui évite les gaspillages et la vidange des médicaments usagés dans les rivières et nappes phréatiques. Au besoin, n’hésitez pas de demander des conseils à votre pharmacien-ne! Il pourra vos aider, et même parfois même vous donnez certains médicaments.

Les suppléments alimentaires et le libre-service 

En Pharmacie, il existe un espace libre service, où l’on peut trouver en vente libre de nombreux médicaments tels: advil, aérius, paracétamol, etc. C’est un peu comme le supermarché des médicaments. Mais aussi, friandises nécessaires pour endurer l’hiver et ses pathologies, toutes variétés de Compléments alimentaires qui viennent pallier certaines carences liées à l’absence de soleil et à une alimentation peut-être moins variée (quoique de nos jours cela  ne reste vrai  que dans les zones rurales reculées): moins de Vitamine D, Zinc, Vitamine C, Fer, etc. Tout le monde trouve son bonheur et de quoi faire sa petite cure. 

& vous,

Quelle est votre expérience avec le système médical au Québec? Avez-vous des conseils à partager?

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