0 In Témoignages

Réunionnais au Québec #11 : à la rencontre du CA de Réunionnais du Québec nou lé la

Bienvenue dans la rubrique « Témoignages de Réunionnais.es au Québec ». Retrouvez deux fois par mois un nouveau portrait. Aujourd’hui je vous propose une édition spéciale : nous partons à la rencontre des quatre membres du CA de l’association Réunionnais du Québec nou lé là.

Le but de cette rubrique est de partager différentes expériences d’expatriations et de faire découvrir des régions/villes du Québec grâce au regard d’un.e expatrié.e Réunionnais.e afin d’aider sak i hésite sot la mer. Découvrez tous les témoignages en cliquant ici.  🇷🇪 🇨🇦 Vous souhaitez témoigner ? Écrivez-moi à l’adresse terrissedepoche@gmail.com ♡

À la rencontre des membres du CA de l’association

Réunionnais du Québec nou lé la

De gauche à droite : Marie-Ann, Aurélie et Jérémy; Maryève 🇷🇪

Pouvez-vous vous présenter ?

Jérémy

Bonjour, je m’appelle Jérémy, je suis originaire de l’île de la Réunion à Saint Denis. Je vis au Québec depuis près de 13 ans, je suis arrivé à Sherbrooke pour venir faire des études en Administration-Gestion de Commerces au Cégep de Sherbrooke en tant qu’étudiant et je faisais plusieurs petits boulots dans le Cégep puis dans la ville. J’ai aussi vécu à Québec pour finalement vivre à Longueuil aujourd’hui.

J’ai choisi de venir vivre au Québec car ce pays m’intéressait beaucoup depuis tout petit notamment à cause de Céline Dion car ma tante était une fan de ses chansons en français et donc je connaissais toutes ses chansons par cœur même si je ne l’aimais pas forcément à l’époque. Ce pays était surtout une curiosité pour moi car je voulais aussi changer de vie.

Maryève

Je m’appelle Maryève Boyer et je suis originaire de la Grande-Montée à Sainte-Marie, île de la Réunion. Je vie à Montréal depuis 21 ans. J’étais venue faire un an en échange inter-universitaire entre l’école des beaux-arts de Marseille et l’université de Montréal, en maîtrise en histoire de l’art, car je ne voulais pas faire mes études en France. L’échange me permettait d’obtenir une bourse d’étude et un accompagnement pour le voyage aller et retour à moindre coût. Je suis « tombé en amour » avec le Québec et avec un Québécois et je suis restée poursuivre mes études à Montréal avec un visa d’étude prolongé de 3 ans à l’Université du Québec à Montréal.

Marie-Anne

Oté komen y lé? Moi c’est Marie-Anne, originaire de Saint-Pierre, kom’ y dit, la capitale du Sud (bien qu’il n’y ait pas de bidépartementalisation à La Réunion). Je suis arrivée sur ma terre d’accueil à Thetford Mines, en 2008, par le biais de l’échange de la Région Réunion et le Québec «Étudier et vivre au Québec». À vrai dire le Canada té ral pas mwin du tout. En 2007, j’étais en classe préparatoire pour tenter le concours de moniteur éducateur à l’IRTSS. Un lundi midi, (lendemain de veille hahaha), ma mère me dit d’aller assister à la conférence donnée par les québécois. J’suis arrivée 30 min avant la fin des représentations des différents CEGEP (collège d’enseignement général et professionnel) et 9 mois plus tard, (le temps d’accuser le coup pour ma mère), j’étais chez nos cousins québécois, dont la seule chose que je savais d’eux, c’était qu’ils avaient un accent comme Garou et Céline Dion et qu’il y avait du sirop d’érable qui coulait des arbres. 12 ans plus tard, me voilà encore sur ce sol 20 fois plus grand que la France, ou la langue francophone et anglophone se mêlent et se partagent des territoires.

Aurélie

Je m’appelle Aurélie, je suis de Saint-Leu, je vis dans la région de Montréal depuis 7 ans. Je suis venue avec un permis vacances travail au Québec, avec l’idée de toucher de près la vie nord-américaine dans la “sécurité” de la langue française et m’y plaire et m’installer. J’espérais également évoluer dans le domaine des communications dans lequel j’ai étudié mais ça n’a pas fonctionné dès mes débuts dans mon cas car c’est un secteur plus développé et varié que la réalité que j’ai connue a La Reunion. Toutefois l’expatriation et la vie au Québec a été ma plus belle opportunité de grandir et me sentir ainsi épanouie en explorant mes divers centres d’intérêt liés à la vie active, le bien-être, la création via l’écriture ou encore la musique.

Quel est ton rôle dans l’association Réunionnais du Québec nou lé la? Depuis combien de temps fais-tu partie de l’association?

Jérémy

J’avais participé à quelques évènements fait par l’Association Réunionnais du Québec par Louisa et l’ancien Président et j’ai donc décidé à mon tour de faire partie de cette aventure car je trouvais que l’on n’était pas assez représenté au niveau du Québec alors que l’on était beaucoup à y vivre et mettre en avant notre île qui était à mon goût très mal connu. Mon rôle dans l’association est dans le volet Évènementiel, je suis à ce poste depuis 2 ans au sein de l’association. Je cherche  des activités susceptibles de nous intéresser mais aussi organiser virtuellement des évènements via notre groupe pour permettre aux gens de participer et de nous connaître c’est surtout de la communication évènementiel. Par exemple : des soirées culturelles, des pique niques réunionnais…Mais aussi d’échanger avec les membres du groupe des informations…

Maryève

Je suis co-responsable de la communication au sein du CA de l’association et je fais partie des Réunionnais du Québec nou lé la depuis sa création. J’ai assisté à sa naissance et participé à la première assemblée générale. Même si mon implication a toujours été sporadique dans le temps j’ai décidé d’épauler plus activement la relève depuis il y a 3 ans environs.

Marie-Anne

Tout au long de mon expérience sur ce vaste territoire plus enrichissants les uns que les autres, j’ai rencontré beaucoup de réunionnais d’un peu partout de l’île (Ravine des Cabris, Saint-Paul, Le Port, etc…). Mi yem sa bon peu lambyans kréol. Donc quand j’ai déménagé à Montréal, j’ai rencontré pendant un pique-nique réunionnais, la présidente qui était Louisa Lafable à l’époque ainsi qu’une partie de la diaspora réunionnaise, et croyez moi, nou lé nombreux!!!! Au fil des années, j’ai participé à quelques reprises en tant que bénévole, à des événements de l’association (fèt kaf, pique-nique, 5 à 7)! En 2017, je suis devenue la secrétaire, sous la présidence de David Lynam et depuis 2018 je suis la présidente de l’association Réunionnais du Québec Nou lé là!

C’est une première pour ma part. En tant que présidente, j’assiste, anime toutes les réunions du conseil d’administration et les assemblées des membres. Je fait partie d’office de tous les comités d’études et des services de l’association pour approbation. J’ai aussi un chapeau de supervision, faire en sorte que les décisions du conseil d’administration soient accomplies. En collaboration avec l’équipe, faire développer des partenariats, des relations publiques (comme avec toi Barbara ;)) pour faire connaître, soutenir la diaspora réunionnaise. 

Mais tous ces mandats, sont humainement possible grâce à une équipe et j’ai la chance d’avoir une équipe dynamique, enrichissante, dévouée, passionnée à sa culture. C’est pourquoi en tant présidente, l’écoute est super importante, car c’est ça qui nous permet de débattre, d’échanger, d’expérimenter, de se laisser le droit à l’erreur et d’avancer. Je pourrais en dire long à ce sujet mais, car avec cette nouvelle réalité des normes sociales, nous avons encore plus besoin de l’autre. 

Alors n’hésitez pas, si ça vous intéresse de faire partie de l’aventure, contactez nous, il nous fera plaisir d’avoir des membres dans l’équipe, un nouveau souffle. Nous avons tous un rôle à jouer dans le partage de notre culture, car après tout, « nous fleurissons partout où nous sommes portés ».

Aurélie

Je suis actuellement au poste de Secrétaire du Conseil d’Administration de l’association Réunionnais du Québec nou lé la! Dès mes débuts à Montréal, j’ai naturellement ressenti le besoin de garder contact avec la communauté Réunionnaise. J’ai fait du bénévolat pour un événement représentant les outre-mers français, y ai rencontré mes premiers amis originaires des DOM-TOM puis participe à des événements de l’association Réunionnais du Québec nou lé la, tenue seulement par Louisa dans le temps. Louisa encourageant toujours les membres de la communauté à prendre des initiatives dans nos projets et rassemblements, je me suis investie notamment à organiser des 5@7 en l’honneur d’artistes Réunionnais de passage à Montréal. Alors lorsque l’occasion m’a été donnée de m’impliquer en tant que membre du CA Il était naturel pour moi de m’y joindre en tant que secrétaire, rôle que j’exerce également au quotidien dans ma vie professionnelle.

T’es-tu bien adapté à ta nouvelle vie ici ? Comment s’est passé ton intégration au Québec ?

Maryève

Après plus de 20 ans je penses que je suis chez moi autant ici qu’à la Réunion. Je dirais même qu’au fil du temps j’évolue avec beaucoup plus d’aisance ici que «chez nous» ayant construit ma vie professionnelle au Québec.

Avoir fondé une famille à Montréal nous oblige à remplir pleinement notre rôle de citoyen à part entière et je m’implique à tous les niveaux dans ma vie d’expatriée. Je me pose la question de l’adaptation qui aura lieu dans quelques années lorsque je reviendrais m’installer à la Réunion dans mon cas.

Mon intégration au Québec remonte à loin mais je dirais que j’ai trouvé le choc culturel difficile les 2 premières semaines. Je me suis sincèrement posé la question : Kossa mi fé terla ? Je prenais conscience de la distance, du décalage horaire, de l’immensité du territoire. Mais une fois mes repères intégrés, l’excitation de la vie nouvelle dans cette grande ville francophone et étudiante foisonnant d’une multitude de possibilité j’ai commencé à vraiment me sentir bien à Montréal.

En général, qu’est-ce que les gens pensent savoir de la Réunion quand tu leur dis que tu viens de là? Connaissent-ils la Réunion?

Jérémy

Les gens ne connaissent pas nécessairement la Réunion mais ceux qui connaissent nous confondent souvent avec les Antilles Françaises ou encore Haïti, car on parle créole, car ils associent Créole automatiquement à Haïti, alors que géographiquement c’est l’autre côté du monde. Il y en a qui pense que l’on vit dans des maisons de pailles ou huttes ou encore que l’on n’a pas de communication. Et le plus mignon lorsque l’on vit sur un volcan, comment vous faites quand il y a une éruption? Aujourd’hui c’est surtout « waouh c’est beau d’où tu viens!! Pourquoi tu es encore ici? » c’est souvent la réplique que nous recevons.

Trouves-tu l’éloignement avec ton île et les tiens difficile? Qu’est-ce qui te manque le plus de la Réunion?

Mary-Anne

C’est sûre insulaire que je suis, quitter mon île, mais surtout ma famille c’est « tough ». Il faut avoir un sacré courage et non de la CHANCE, pour décider de partir. Et plus je vieillie, plus le retour lorsque je reviens de vacances est déchirant. Bien sûr il y des moyens technologiques pour garder le contact avec les siens. Mais les dimanches la kaz mémé, les mariages, les piques-niques chemin volcan ou à la plage, les festins quoi et même les décès, sont des événements que tu vis à DIS.TAN.CE. Lorsque que tu décide de partir, n’oublie jamais que tu quittes La Réunion, mais La Réunion ne te quitte jamais!

As-tu réussi à te lier d’amitié avec des québécois.es ?

Maryève

Oui mais ça a pris un peu plus de temps avant de me faire des ami(e)s dit québécois « de souche ». Je me suis fait beaucoup d’amis et ami(e)s « étudiants étrangers » qui venaient d’un peu partout sur la planète lorsque j’ai commencé mes études ici, et aussi des québécois.ses issus de l’immigration dont faisait partie mon ex-conjoint (né au Québec d’une mère Française et d’un père Haïtien). Dans le milieu étudiant nous avons tous cette tendance à socialiser avec ceux qui nous ressembles ou qui vivent une situation similaire. Dans le monde du travail composé majoritairement de «québécois.ses de souche» cette tendance s’amoindri et je confirme aujourd’hui avoir plusieurs ami(e)s québécois.ses.

Quelle est ton expression québécoise préférée ?

Marie-Anne

J’ai eu un parcours migratoire où j’ai commencé mon apprentissage de la culture québécoise en Chaudière-Appalaches (Thetford Mines), je l’ai par la suite alimenté au frontière de la Beauce Sartigan (Beauceville), approfondie dans la Capitale Nationale (Québec) et maintenant enraciné à Montréal. Je découvre encore aujourd’hui des expressions plus loufoques les unes que les autres, genre: « c’est tiguidou » (lé bon, lé gayar); « niaiser » = kass lé cuit; « enweille »= allé!; « avoir la chienne » = mon k** moud’ poiv’; « péter d’la broue »= fé son dentel!; « y fait frette » = la fré y donne paké; « gros bec »= piouk.

As-tu un conseil à partager aux futur.es réunionnais.es qui souhaitent s’expatrier au Québec?

Marie-Anne

Ose, vas-y, saute la mer! Si t’as peur, combat le. La fré sa donne aou paké, ça c’est sûr, mais c’est pas grave, habille toi! Écoute l’expérience des autres, mais crée TON histoire. On a beau lire, regarder des reportages, les photos, vidéos des autres, se préparer, mais rien de vaut TON VÉCU! Apprend à connaître la vie de l’Amérique du nord, à manger une bonne poutine, à pas comprendre leur accent (mais ici, c’est toi qui a l’accent), laisse toi le droit à l’erreur, t’as pas fait le bon « moove », maintenant tu le sais, prend un autre chemin. Voyage, c’est cr***ment beau! Fait la connaissance de québécois, ce sera dur avant de créer le lien d’amitié, mais une fois que c’est fait, c’est pour longtemps. N’est pas honte de ta culture, au contraire, ce sera ta richesse, une éducation à partager, car ici le vivre ensemble comme chez nous, est une denrée rare et convoitée. 

Quel est ton endroit préféré au Québec ? Dans ta ville ?

Jérémy

Mon endroit préféré reste la région dont je suis arrivé, c’est-à-dire en Estrie notamment Coaticook, Sherbrooke, Magog, Mégantic, Mont Orford… la nature y est grandiose à toutes les saisons, les gens sont super amicaux et même si c’est en région, il y a une belle diversité culturelle. J’essaie d’y aller le plus souvent car ma famille d’adoption Québécoise et Réunionnaise y sont toujours.

Souhaites-tu nous partager une expérience ou une anecdote ? 

Aurélie

J’aimerai partager qu’étant arrivée seule au Québec et que la socialisation dans sa nouvelle terre d’accueil garde toute son importance lorsque nous sommes à la fois seuls et venons d’une culture différente, l’Association Réunionnais du Québec a été pour moi la plus belle façon de rencontrer mes meilleurs amis avec lesquels je partage à la fois nos racines et nos passions découvertes ou développées au Québec. J’ose espérer que notre réseau pourra permettre la même chose à d’autres Réunionnais ou amoureux de l’île, au Québec.

Il s’agit plutôt de souvenirs reliés à ma vie étudiante. C’était de terminer les examens finaux à l’UdeM, de se réunir avec les amis à l‘extérieur de la salle et ensuite descendre ensemble la Rue Jean-Brillant pour aller dîner au restaurant Saint-Hubert sur Côte-des-Neiges. Se retrouver simplement autour d’un bon repas et de rire après le stress des examens avec ses amis que je considère comme une extension de ma famille, c’est probablement une simple anecdote mais significatif pour moi malgré les années qui ont passées.


N’hésites pas à aller suivre la page Facebook Réunionnais du Québec nou lé là et demandez à faire parti du groupe Facebook Réunionnais du Québec.


Tu es Réunionnais.e et tu vis au Québec? Tu souhaites partager son expérience? N’hésites pas à m’écrire à terrissedepoche@gmail.com


Ces articles pourraient vous plaire ♡

Pas de petit mot

Laisser un petit mot

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d bloggers like this: