Après 4 jours à Belém, ce fut un bonheur de découvrir quelques plages situées au Sud Est de Fortaleza, la capitale du Céara. La liste qui vous est donnée ci-dessous n’est nullement exhaustive, il y en a tant d’autres que mon court séjour ne m’a permis de découvrir. Le Brésil, pour donner un ordre d’idée, représente, en superficie, un peu plus de 14 fois la France avec quasiment 7500 kilomètres de littoral. Alors la deuxième étape de mon séjour en ce pays ne fut qu’une exploration de petite fourmi au regard de l’immensité de ses plages. Le Céara, où vit aujourd’hui mon père, situé dans le Nordeste brésilien, est une région qui bénéficie d’un climat tropical avec une saison des pluies qui va du mois de février au mois de mai. Il est réputé pour abriter quelques-unes des plus belles plages du continent parmi lesquelles Jéricoacoara, le paradis du Kite Surf (au Nord Ouest de Fortaleza) et Canoa Québrada (au Sud Est).
Après un hiver canadien difficile, intense, presqu’interminable, qu’il me fut bon d’organiser ce voyage, de rêver de découvrir ces plages mythiques et de trouver, au départ de Montréal, un billet d’avion vraiment peu coûteux à destination de Fortaleza avec, soyons franche, une seule concession: plusieurs escales et un parcours de près de 24 heures. Là-bas, les plages sont paradisiaques : il fait beau presque toute l’année, l’eau est chaude prenant des couleurs de pierres précieuses, le sable fin et les couchers de soleil sont somptueux. L’Océan Atlantique, qui baigne cette côte, découvre à marée basse une infinité de piscines naturelles qui font le bonheur et la sécurité des petits et des grands. Se laisser aller à la nonchalance de ces lieux envoûtants, en posant simplement son regard sur ces jangadas qui balayent l’horizon de leurs voiles blanches, c’est faire entrer en son être des ondes de paix et d’harmonie. Que demander de plus ?
Dans cet article, je vous guiderai vers 8 plages du sud-est de Fortaleza, toutes aussi belles, mais tellement différentes. Et j’accueille mon père, en invité spécial, pour une collaboration écrite mêlée d’anecdotes locales. J’vous souhaite bon voyage. ♡

Quand partir découvrir les plages du Cearà ?
La saison des pluies se situe, normalement, entre les mois de février et mai. Il peut, cependant, y avoir des exceptions comme cette année 2019 où il a plu de décembre à mai, transformant quelques terrains “à vendre” en véritables lagunes repaires de larves de moustiques et de petits poissons qui firent les repas inespérés de nombreuses familles. Les mois de mai et juin représentent une agréable période de visite, d’autant que les nombreux petits lacs d’eau douce qui bordent les villages se sont remplis et offrent, pour certains, au-delà d’une image apaisante, de belles promenades en barques. Les amateurs de kitesurf ou windsurf trouveront leur bonheur sur des spots merveilleux entre la mi-juillet et la fin octobre. La petite plage de Bara Nova en est l’un des “paradis” peu connus. Les périodes de Carnaval (février), les vacances scolaires (juillet et décembre) sont des périodes de pointe sur le plan touristique qui font grimper les prix des billets d’avion et ceux des structures d’accueil (maisons à louer, Pousadas et Hôtels). Il faut cependant savoir que le Nordeste étant l’une des régions les plus pauvres du pays, les prix au sens large y sont beaucoup plus abordables qu’ailleurs… excepté naturellement des lieux à la mode.
FORTALEZA
La ville de Fortaleza, peuplée de plus de 2 600 000 habitants, possède 15 plages sur un littoral de 34 kilomètres. La Praia do Futuro est la plus excentrée. Située à une dizaine de kilomètres du centre-ville, bien desservie par des lignes de bus, c’est une plage où aiment se rendre les habitants de la cité le week-end, mais aussi de nombreux touristes en toutes saisons. L’eau y est saine, loin d’éventuelles pollutions des zones situées près du port. La baignade y est délicate à marée haute, mais à marée basse se dessinent d’agréables petites piscines naturelles.
La Praia de Iracema est située, comme celle de Meireles sur le Front de Mer (Beira Mar) de la ville. Elles s’animent toutes deux à la nuit tombée. Les piétons y ont priorité. Sur quelques kilomètres c’est l’heure des sportifs : cyclistes, marcheurs, joggeurs, cours de gymnastiques en plein air, compétitions de beach-volley ou beach foot. Les barraques de plage et restaurants s’animent et se colorent de mille feux au soleil couchant. Il faut se poser face à la mer, sous les frondaisons de magnifiques badamiers, pour savourer une bière bien fraîche (“cerveja bem gelada“) ou une caïpirinha accompagnée de beignets de morue ou délicieuses petites brochettes. Chaque soir, sur la Plage de Meireles, un marché, véritable caverne d’Ali Baba, offre aux touristes mille possibilités d’achats : artisanat, joaillerie, vêtements, délices du Céara (dont la renommée noix de cajou), etc.
Il existe une police attentive qui sécurise ces plages. Il reste cependant recommandé de ne pas se parer de ses plus beaux bijoux et de laisser ses documents de voyages à l’Hôtel. La Beira Mar de Fortaleza est, puis-je l’écrire, plus typée et agréable que la plage renommée de Copacabana. Nous avons logé dans un petit hôtel, La Maison, hyper bien tenu, situé à 5 minutes à pieds de ce marché et de la zone arborée du bord de mer.
BALBINO
La petite plage de Balbino se situe sur la Commune de Cascavel dont elle dépend sur le plan administratif. Elle semble perdue au milieu de ses mangroves, lagunes et dunes balayées par le vent. La communauté a gardé des traditions séculaires du temps où de nombreuses tribus indiennes occupaient ces régions côtières. Balbino c’est encore un clan que l’on peut apprendre à aimer si l’on est “parrainé” par quelqu’un du village ou des amis intégrés à la fois par le temps et par leur gentillesse. Le village n’est pas touristique. Il s’est battu dans les années 1980 contre d’énormes projets immobiliers qui allaient détruire sa nature profonde et son art de vivre. Il y a eu des morts dans la révolte, sacrifiés sur l’autel d’intérêts aveugles. Mais, pour une fois, le peuple a gagné. Une fête annuelle commémore ces heures difficiles qui ont permis à ses habitants de garder leurs terres, préserver la nature environnante et élever leurs enfants dans les 3 dimensions “d’Unité, Identité, Solidarité”. C’est la “Régate environnementale de Balbino” avec jeux de plage, danse de la noix de coco, divinations autour d’un feu de camp, ventes de cuisine traditionnelle, randonnée écologique et Régate de jangadas.
Il est étonnant de découvrir, en se promenant sur la plage, de nombreuses souches de bois, parfois aiguisées (attention aux baignades à marée haute) qui appartenaient à une forêt de filaos, noyée aujourd’hui par la montée des Océans, et qui couvrait le littoral sur des dizaines de kilomètres vers le Nord.-Ouest. Il paraît qu’il y a une trentaine d’années, comme sur toute la côte, il fallait faire presqu’un kilomètre à marée basse pour aller se baigner. Aujourd’hui, l’eau commence à détruire les “barracas” du bord de mer et attaque les dunes.
Comment se rendre à Balbino ? L’accès au village est aisé par la plage à marée basse pour les amateurs de marche depuis Caponga (30 minutes), sinon en taxi ou moto taxi, le bus n’y accédant qu’une fois par jour. Il n’y a pas de possibilité de se loger.
CAPONGA
Caponga et Aguas Belas, deux villages, comme Balbino et Barra Nova, dépendent administrativement de la commune de Cascavel, même si, depuis de nombreuses années, ses habitants souhaiteraient en être déchachés pour accéder à une indépendance de développement dont ils se sentent privés… avec comme conséquence visible une impression d’abandon de toutes les infrastructures. Les deux villages côtiers sont voisins, 2 petits kilomètres les séparent.
La plage de Caponga reste traditionnelle et dominée par un tourisme familial. “Paradis” des pêcheurs qui partent contre vents et marées chaque jour ou nuit sur leurs jangadas flanquées de leur unique voile. Des pros de pros dont certains parfois (rarement heureusement) ne reviendront jamais, endeuillant le village. Le poisson, pêché à la ligne ou au filet, est vendu le soir venu sur le bord de mer, pour une bouchée de pain au regard des risques encourus. Il existe une période de passage de “grosses sardines”, par dizaine de milliers (de fin octobre à la mi-décembre) au point qu’une fête a été consacrée à ce moment d’abondance, nommée comme il se doit “Fête de la Sardine“. Les stands – qui bordent un podium où seront donnés des concerts de forro – servent de multiples spécialités locales à base de sardines. Et la bière coule à flots. La saison de la pêche à la langouste débute au mois de mai. Nombreux sont les hommes multitâches (serveurs, cuisiniers, peintres , maçons, jardiniers, etc.) qui affrontent alors en apnée les profondeurs pour arrondir leurs fins de mois, souvent loin de la côte. Un kilo de langouste est vendu aux alentours de 9 euros !
La plage est somptueuse au soleil couchant quand la marrée basse permet le soir des baignades au clair de lune. Les habitants, sur fond de timidité et réserve face aux gringos (les étrangers), sont extrêmement serviables, attentifs, gentils et respectueux.




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AGUAS BELAS
La Plage d’Aguas Belas est de toute beauté, au débouché d’un Rio déversoir de petits lacs proches bordés de mangroves. Un décor de cinéma où il est aisé d’imaginer, longtemps, un Chef Tupi ou Guarani assis en tailleur sur la dune scrutant l’horizon en fumant son calumet. De nombreuses barracas accueillent au quotidien des touristes venus de l’ensemble du Brésil voire d’Amérique du Sud, du Nord et d’Europe. Ces établissements couverts de pailles de carnauba, sont des lieux de restauration qui peuvent vous servir, sous un parasol au bord de l’eau, un délicieux poisson cuit au feu de bois. Les piscines naturelles font partie des plus belles de la région. Une surveillance par des MNS (“Guarda Vida”) y est quotidienne. Promenade digestive impérative à faire vers l’embouchure du Rio, 5 petites minutes à pieds, qui offre l’un des paysages les plus fascinants de cette région… avec, soyons juste, celui de Barra Nova. Hors saisons touristiques, vous avez un coucher de soleil méditatif au bord du Rio pour vous tout(e) seul(e).
Et pour 5euro seulement, nous avons fait une balade en barque qui a duré 1h et qui vaut vraiment le coup.
Où dormir à Aguas Belas : De nombreux Hôtels et Pousada sont implantés dans cette zone (Caponga et Aguas Belas) qu’il est préférable, surtout les week-ends et les périodes de congés scolaires, de réserver. Je vous recommande la belle petite Pousada familiale A Toca do Bem Te Vi ou celle A Vida Bela.
Comment se rendre à Caponga et à Aguas Belas ? Aguas Belas se trouve à 55km de la capitale. En voiture, prendre l’autoroute CE-040. En taxi à la sortie de l’aéroport (compter 130 réais soit 40 euros). Il existe en moyenne 7 liaisons quotidiennes par bus à partir du centre ville de Fortaleza (tarif peu coûteux: 8 réais)
BARRA NOVA
Cette plage est magique, paradisiaque, hors du temps. C’est la “Mecque locale” du kite surf, peu connue de sa lointaine et bourgeoise concurrente Jéricoacoara. Mais, bienheureux ceux qui s’y posent et reposent, car c’est un lieu de paix, d’harmonie, emplie de douces et belles énergies. Elle fait l’objet d’une excursion en buggy par les dunes à partir d’Aguas Belas. L’embouchure du Rio Choro est précédée de méandres “amazoniens” qui donnent naissance à de petites lagunes changeantes au fil des marées, retenues d’eaux peu profondes qui sécurisent l’apprentissage des sports à voile. La petite crique qui abrite quelques bateaux ne leur donne accès qu’à marée haute au prix d’une connaissance parfaite des bancs de sable. C’était il y a quelques années, avant conflits et interdiction administrative liée à une concurrence déloyale des produits d’élevage, une mine d’or pour les pêcheurs de crevettes marine qui pouvaient ramener, au quotidien, jusqu’à 400 kilos par sortie !!! Aujourd’hui, c’est une zone de reproduction surveillée et protégée.
Il existe quelques pousadas et barracas bordant le Rio. La semaine est paisible, les week-ends agités. La remontée du Rio en barque est un moment inoubliable. Il est possible de faire passer sa voiture sur une barge qui, sur vous dépose sur l’autre rive à 5 kilomètres par la piste de la mythique plage de… Morro Branco et ses falaises multicolores.
MORRO BRANCO
La plage de Morro Branco, réputée, à juste titre, pour l’architecture fascinante de ses immenses falaises de sable, se trouve sur la municipalité de Beberibe à 83 km de Fortaleza, une heure et demie en voiture. Nous nous y sommes rendus, avides de découvertes insolites : sac à dos, petite monnaie en poche, maillots de bain et serviettes…
Avant de “plonger” vers la plage, il est judicieux de découvrir la cité, perchée sur les hauteurs, et son Centre Artisanal de sable coloré qui réunit une soixantaine d’artistes. De petits sentiers peuvent vous conduire sur le bord de mer. Arrivés sur la plage proprement dite, ne vous attardez pas dans une barraca ou ne vous laissez pas séduire par une promenade en buggy. Partez à pied (si la marée est basse) vers les falaises sur votre droite. Elles dominent l’Océan atlantique, façonnées par le temps et l’érosion. Véritables monuments de sable multicolore où rivalisent des strates allant de l’orange au rouge, du marron à l’ocre en passant par le noir et le blanc (Morro Branco signifiant Colline Blanche). De petits labyrinthes permettent d’y pénétrer, monter par l’un, descendre par l’autre… un terrain d’aventure, mais prudence il y a de de la hauteur et danger potentiel à s’approcher du vide. Quand la marée est propice, se baigner seuls sur Terre face à ces châteaux bâtis par les vents relève du rêve pur. Mais le lieu est touristique, il est préférable de le savoir afin de ne pas être surpris par l’affluence en haute saison.
Où dormir à Morro Branco : il existe de nombreuse Pousadas, mais l’une d’entre elles, conçue et dirigée par un psychiatre brésilien, possède un charme tout particulier, hommage aux tribus indiennes d’Amazonie : “Oca do Indio” un réel petit paradis sur Terre. Ils en acceptent la simple visite, à condition d’en demander la permission à la réception.
Comment se rendre à Morro Branco ? En voiture : prendre l’autoroute CE-040 (“Litoral leste) ou l’un des nombreux bus de la Compagnie Sao Benedito qui dessert la région depuis Fortaleza, dont certains vous déposent directement en bord de mer.
CANOA QUEBRADA & REDONDA
Mais, au fait, je vous avais dit 8 plages… Il en manque donc deux. Rassurez vous, mon oubli est volontaire. Canoa Quebrada et Redonda feront l’objet d’un prochain article tellement elles sont à l’opposé l’une de l’autre et méritent une mention spéciale.
3 MINUTES AU CEARÀ
Découvrez mon séjour au Cearà en vidéo. C’est ma toute première vidéo ainsi que mon premier montage. Qu’en pensez-vous ? Aimeriez-vous en voir plus souvent? ♡
DÉCOUVRIR LE NORD DU BRÉSIL
Retrouvez aussi toutes mes adresses sur l’application Mapstr ♡
5 Petits mots
Jean-Yves TERRISSE
14 juillet 2019 at 22:02FA-BU-LEUX….no coment…
Terrisse de poche
22 juillet 2019 at 11:05Merci de m’avoir fait découvrir ton petit jardin secret! ♡
Amélie
18 juillet 2019 at 18:56les plages de Bambino & Morro Branco wow !
Ça fait rêver ces plages, ce soleil .. bon en ce moment on est pas à plaindre niveau soleil & chaleur à MTL mais la plage me manque un p’tit peu haha
Terrisse de poche
22 juillet 2019 at 11:08La plage de Morro Branco et ses falaises de sable était tellement impressionnante!
Ahaha comme tu dis, on est pas à plaindre en ce moment à Montréal, mais, comme toi le sable et la plage me manque tellement!
Olmi Jean-Pierre
4 août 2019 at 10:17Magnifique reportage qui donne envie de découvrir cette région du Brésil (surtout Morro Branco) Encore merci